Les organisations syndicales sont remontées face à la volonté du ministre du Travail, Madeleine Berre, de faire adopter un projet du code de travail qu’ils estiment être une menace pour les employés. A la suite du point de presse donnée le dimanche dernier, les centrales syndicales ont fait parvenir aux députés et sénateurs un mémorandum dans lequel ils appellent les élus à rejeter ce projet du code de travail. Car, indiquent-ils, le contenu dudit projet n’est pas le résultat d’un consensus tripartite comme il vous l’a été présenté, c’est le résultat des décisions unilatérales du ministère du Travail et parfois au mépris du consensus employeurs-employés et des recommandations du BIT.
Ils en veulent pour preuve, le fait que 80% des propositions contenus dans ce projet de code travail n’émanent pas des travailleurs : « les travailleurs ont participé et le ministère du Travail a dit être celui qui tranche, parfois sans tenir compte des droits acquis dans le code en vigueur ou des recommandations du BIT fondées sur les conventions de l’OIT ratifiées par le Gabon. » relèvent les organisations syndicales. Pire, poursuivent-ils, plusieurs droits acquis des travailleurs dans le Code en vigueur ont été volontairement soustraits par le ministère du Travail, livrant les travailleurs à l’autoritarisme des employeurs.
Les exemples de régression des droits des travailleurs sont multiples. « L’article 53 du code en vigueur indique que l’employeur doit justifier du caractère réel et sérieux pour fonder le motif de licenciement alors qu’à la lecture de l’article 64 du projet nous constatons la disparition pure et simple de cette notion protégeant le travailleur de toute dérive », font remarquer les syndicats.
Pire en ce qui concerne l’emploi de la main d’œuvre étrangère expatrié, les partenaires sociaux dénoncent le fait que le ministère du Travail ait introduit des dispositions qui favorisent l’emploi massif de la main d’œuvre étrangère expatriée pour les « grands chantiers », en contradiction avec les textes en vigueur, alors que les nationaux croupissent dans le chômage.
Les organisations syndicales demandent de ce fait aux deux chambres du Parlement d’analyser minutieusement leurs dénonciations qui préservent et garantissent les droits des travailleurs afin de maintenir un climat apaisé. Autrement dit, si le Parlement adopte ledit projet du code de travail, les centrales syndicales n’hésiteront pas à déclencher un vaste mouvement de grève dans l’ensemble des secteurs (énergie, mine, pétroles, assurances…) afin de paralyser le pays.
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