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Mouvement de contestation à Makokou : Les populations demandent le départ immédiat du gouverneur Christiane Leckat

IMG Les femmes mobilisées dans les rues de Makokou.

Si la journée du 9 août consacrée au salut du drapeau a eu lieu à Makokou, capitale de la province de l’Ogooué-Ivindo, le moins qu’on puisse dire est que l’ambiance de fête n’était pas au rendez-vous. En cause, la marche de contestation organisée par les femmes dans la ville, scandant des slogans contre le PDG au pouvoir et demandant le départ de Christiane Leckat, le gouverneur de la province.

 

Il est reproché à Christiane Leckat, le mépris, l’arrogance et le manque de considération pour les populations de l’Ogooué-Ivindo, surtout les femmes, qu’elle traite « d’illettrées et de poules pondeuses » par ce qu’elles réclament l’argent des indemnisations de leurs plantations dévastées par les éléphants et les fonds d’appui aux activités génératrices de revenus.

 

Selon un témoin de la scène joint au téléphone par Top Infos Gabon, tout est parti de la réunion tenue le mardi 8 août à la salle polyvalente de Makokou, au cours de laquelle, le gouverneur devait faire le point sur l’établissement des dossiers de demande de financement des Activités génératrices de revenus (AGR). Au cours de cette rencontre, le gouverneur aurait tenu des propos peu courtois à l’endroit des femmes qui demandaient pas pourquoi plusieurs jours après le passage d’Ali Bongo à Makokou, les fonds n’étaient toujours pas disponibles.

 

Faute d’arguments convaincants, le gouverneur a traité les femmes « d’illettrées, de poules pondeuses, qui font des enfants chaque année ». Mieux, elle a dit aux femmes que « même si vous ne votez pas, le PDG va toujours gagner ». Ce qui a provoqué la colère des femmes qui se sont mises à marcher dans la ville. Si Christiane Leckat n’a pas été rouée de coups, c’est grâce à la police qui a érigé un cordon de sécurité pour l’exfiltrer. Ensuite les femmes ont entamé cette marche, jusqu’à passer la nuit à la place des Fêtes. Le mercredi 9 août, elles ont repris à battre le pavé jusqu’à ériger un piquet de grève à la descente du pont sur l’Ivindo, où elles campent depuis deux jours, empêchant ainsi toute circulation automobile. Une revendication principale « le Gouverneur doit partir ».  Au moment où nous mettions sous presse, les médiations étaient en cours pour libérer la voie, mais les femmes, très remontées, n’entendent pas lâcher prise, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

 

Il importe de signaler que Christiane Leckat s’est déjà fait remarquer par une attitude peu sociable. En effet, on raconte qu’elle avait giflé une femme en plein marché à Makokou. Elle dit à qui veut l’entendre « qu’elle est à ce poste par la seule volonté du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba et qu’elle n’a de compte à rendre qu’à lui seul ». Sous-entendu, elle ne reconnaît pas l’autorité du Premier Ministre, même si elle exerce sa fonction dans son fief politique. Rappelons que lors de son passage en Ogooué-Ivindo, dans le cadre de sa tournée républicaine, Ali Bongo avait déclaré que « les 2 milliards destinés aux AGR sont avec Madame le Gouverneur ». Il a répété la même chose à l’étape d’Ovan avant de continuer à Booué.

 

Interrogée par les femmes après le départ d’Ali Bongo, Christiane Leckat a dit qu’elle « voulait d’abord voir clair ». Cette déclaration d’Ali Bongo est venue s’ajouter à l’attente par les femmes des fonds destinés à l’indemnisation des plantations dévastées par les éléphants. Certains observateurs de la vie politique voient dans cette attitude de Christiane Leckat, une manière de savonner la planche à Alain Claude Billie By Nze, à quelques jours de l’élection présidentielle. Quand on sait que depuis 2009, Ali Bongo n’a jamais été élu dans le deuxième arrondissement de la commune de Makokou, où Billie By Nze est conseiller municipal, on peut deviner la suite. Comme quoi entre camarades, on se donne parfois des coups.

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