Ancien ministre et premier Ministre du régime d’Ali Bongo, Julien Nkoghé Bekalé n’a pas fait dans la langue de bois ce mardi 19 mars 2024. A l’occasion d’une déclaration de presse, ce magistrat de formation, hiérarque du Parti démocratique gabonais (PDG) a fait acte de contrition à l’endroit du peuple gabonais. Ce peuple à qui il a ouvertement demandé pardon pour la mauvaise gouvernance et le manque de courage dont lui et les membres du gouvernement ont fait montre tout au long des 14 dernières années.
De l’échec du Gabon émergent aux dérives
« En 2009, le président Ali Bongo Ondimba accède au pouvoir. Avec lui naît l’espoir d’un renouveau politique. Son plan stratégique Gabon émergent a constitué à mes yeux un model de développement ambitieux capable de transformer physiquement le visage du Gabon. Cependant, sous l’effet de contingences internes dues à des comportements déviants de certains de nos compatriotes nous n’avons pas pu réaliser cette ambition de développement », reconnaît avec une pointe de désolation celui qui fut dans le premier gouvernement d’Ali Bongo, le ministre du Pétrole.
Et de poursuivre ; « je dois, à la vérité, humblement reconnaître et admettre que la gestion de l’Etat et des affaires publiques de ces dernières années n’a pas été parfaite. Nombre de choix politiques et juridiques n’étaient pas toujours conformes à nos valeurs et aux attentes d’un grand nombre de nos compatriotes. » S’il ne l’a clairement pas indiqué, beaucoup à l’écoute de ce propos, ont soupçonné l’ex premier ministre de faire acte de miséricorde à propos de la loi sur dépénalisation de l’homosexualité qu’il a menée et fait adopter sous instruction de l’ex première dame, Sylvia Bongo Ondimba. A juste titre d’ailleurs, Julien Nkoghé Bekalé avoue que lui et de nombreux autres compatriotes, à cette époque aux affaires, n’ont pas eu assez de courage pour dénoncer « les dérives observées ». « Oui, nous nous sommes trompés, je l’admets ! » reconnaît-il.
En invoquant la bible, notamment l’évangile St Jean en son chapitre 8, Nkoghe Bekalé va solliciter du peuple gabonais son pardon : « je fais acte de repentance et sollicite le pardon et l’indulgence des gabonais et gabonaises pour les erreurs commises et les positions controversées que j’ai pu défendre dans le passé. »
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