Il perturba la circulation routière pendant quelques minutes et dénonça par la suite la politique française dans les pays d’Afrique subsaharienne notamment au Gabon. Pour un acte aussi banal, qui à la limite l’aurait valu une contravention, Privat Ngomo séjourne depuis juillet 2019 à la prison centrale de Gros-bouquet.
Le 07 mars dernier, le comité de soutien mis en place pour exiger sa libération est à nouveau monté au créneau pour annoncer la saisine immédiate de la commission Union européenne-Gabon. Laquelle commission (issue du dialogue intensifié) est chargée de procéder à un examen approfondi des dossiers de détention irrégulière au cas par cas. Peut-on espérer, à la suite de cette saisine, une libération ? Les soutiens de Privat n’y croient pas trop à la limite, ils estiment que l’évolution juridique du dossier laisse plutôt penser que le régime campe sur ses positions en matière de violation et de déni des droits des prisonniers politiques.
Sinon comment expliquer que le juge d’instruction en charge de ce dossier, Danielle Antsuo Aboudou et le procureur de la République, Patrick Roponat, décident de proroger de six mois supplémentaires la détention préventive de Privat. Ce, alors que l’instruction du dossier était achevée et que le prévenu présente toutes les garanties de représentation pour comparaitre libre à l’audience du jugement en correctionnel auquel il a été envoyé, questionne le comité de soutien.
Le refus de liberté provisoire
Le comité de soutien ne comprend pas en outre, le rejet systématique des demandes de liberté provisoire introduites tout au long de la procédure par les avocats de Privat. Le tout en méconnaissance volontaire de la dégradation de son état de santé. « Privat Ngomo souffre d’hypertension artérielle, son dernier bilan de santé effectué en septembre 2018 a révélé des débuts de complications cardiaques et rénales qui nécessitent une surveillance régulière de leur évolution" fait remarquer les proches du détenu.
Or, souligne le comité, suite à son incarcération, il n’a pas pu effectuer son bilan de 2019. La demande faite dans ce sens auprès de l’administration carcérale est restée sans suite. Désormais, la famille rend responsable le médecin-chef du dispensaire de la prison, si d’aventure la santé de Privat Ngomo venait à se dégrader suite au manque du suivi médical.
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