En faisant le choix de gérer cette crise comme « un bisness » personnel piloté par un clan depuis la présidence de la République, le Comité de pilotage et de surveillance du Covid-19 a privilégié une gestion sectaire de la crise à un plan de riposte national incluant le plus grand nombre d’entités et même de personnalités.
La société civile, les syndicats, les ONG, qui ont une véritable emprise sur le terrain de la sensibilisation ont été écartés en dépit de leur proposition de collaboration. Les contrats de communication ont été donnés à certaines entités qui ont leurs entrées au Palais du bord de mer, alors que le gros des médias (presse écrite, audio visuelle et en ligne) a été simplement ignoré. Ne parlons des partis et acteurs politiques qui ont été simplement snobés. Les experts et chercheurs du secteur santé marginalisés.
Seulement voilà, plus de deux mois après, le Copil se rend compte que son message de sensibilisation ne passe pas. Pire, la structure gérée par le Pr Romain Tchoua en est aujourd’hui à regretter qu’un sentiment de peur habite les citoyens au point que plusieurs malades décident de rester chez eux au lieu de se déclarer. Dans son communiqué daté du samedi 23 mai, le Copil indique même que cette perception du Coronavirus dans le pays peut compromettre les efforts de riposte nationale. Un aveu d’échec, alors que la courbe de contamination ne cesse de grimper et se situe aujourd’hui à 1934 personnes contaminées pour 459 guéries et 12 décès. Nous ne sommes plus loin d’une catastrophe eu égard au fait que 10 autres malades sont actuellement en réanimation.
Devant cette hécatombe, le Copil refuse toujours de se regarder dans un miroir pour tirer toutes les conséquences de son échec. Cette structure oublie qu’elle est elle même responsable de propager la peur dans l’opinion à travers la gestion inhumaine de plusieurs malades. En témoigne, le scandale autour de l’inhumation du Dr Tanguy. Sans omettre, les accusations de laxisme et d’abandon dans la prise en charge des malades (les cas de Paulin Bitougat, de Luc Levi).
Dès lors, peut-on faire le reproche à un potentiel malade de choisir de vivre sa maladie et peut-être de mourir dans la dignité en restant chez lui ? Peut-on réellement faire confiance à une entité qui refuse toujours de reconnaître sa responsabilité et de corriger le tire ? Le Copil est à la vérité rattrapé par ses propres démons et désormais le pays tout entier en paie le prix. Dommage.
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