Yann Ngoulou au tribunal de Libreville.
Placements douteux avec de jeunes filles, visites nocturnes dans la cellule de BLA, usurpation de domicile : la déposition de Yann Ngoulou, ce matin devant le Procureur Général, a viré à une succession de dénégations jugées peu crédibles. L’homme, visiblement mal à l’aise, a multiplié les contradictions et les mensonges face à des faits que plusieurs sources décrivent comme accablants.
Interrogé sur ses liens avec une certaine Inesse La Cumane, présentée comme une intermédiaire chargée de lui fournir de jeunes femmes, Yann Ngoulou a nié toute connaissance de cette dernière. Il a affirmé ne jamais avoir participé à de tels « placements ». Une déclaration que plusieurs indiscrétions qualifient déjà de mensongère : des éléments matériels viendraient contredire sa version et devraient être présentés lors du procès.
Sur la question sensible des visites nocturnes en cellule, le ton est monté. Ngoulou a nié s’être jamais rendu auprès de Brice Laccruche Alihanga pour le menacer. Pourtant, selon les propos mêmes de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Yann Ngoulou se serait introduit à plusieurs reprises dans sa cellule, la nuit, lançant des phrases glaçantes : « J’habite ta maison, je porte tes vêtements, et tu prendras vingt ans de prison. » Des paroles que BLA dit encore aujourd’hui ne pas avoir oubliées.
Dernier point d’achoppement : l’usurpation présumée du domicile de Brice Laccruche Alihanga à Akanda, non loin de la mosquée de la Paix. Là encore, Yann Ngoulou a nié en bloc. Il affirme avoir ignoré l’identité du propriétaire des lieux. Mais d’après plusieurs témoins, au lendemain même de l’arrestation de BLA, il aurait investi la résidence par la force, fort de sa proximité avec Noureddin Bongo Valentin.
En résumé : trois affaires, trois mensonges, et une ligne de défense qui s’effrite. Yann Ngoulou, autrefois influent dans le premier cercle du pouvoir, apparaît désormais isolé et fragilisé. Son procès s’annonce comme l’un des épisodes les plus explosifs de l’après-Bongo.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires
